Julie Gerecht, navigatrice et entrepreneure, hisse les voiles vers le Finistère Sud

Julie Gerecht, navigatrice et entrepreneure, a trouvé son équilibre de vie à la pointe du Finistère sud.

Julie Gerecht a choisi de vivre une vie pleine de projets, ouverte aux autres, remplie de passion et d’aventures. Skipper et entrepreneure, après 10 ans d’expérience dans le sport de haut niveau en voile (elle a participé en équipage aux Jeux Olympiques de 2008) et 10 ans de management en entreprise, elle est devenue consultante en nautisme et propose des programmes sur mesure pour les athlètes et les entreprises. Après toutes ces années intenses à bouger et voyager, elle a eu envie de trouver un lieu où se ressourcer, et c’est en pays Bigouden Sud qu’elle a choisi de s’arrêter, tombée sous le charme des paysages et de la nature, elle y a ouvert un gîte d’étape : le « Bigouden Backpacker ».

TOST-Magazine-credit-Magali-Nouguier-Julie-GERECHT-Lechiagat-La-Torche-Juillet-2018-5

TOST : Peux-tu te présenter aux lecteurs de TOST ?

«J’ai 39 ans, je suis entrepreneure et navigatrice. Ce que j’aime dans la vie, c’est faire des projets et surtout les réaliser. Je suis assez perfectionniste, j’ai pas mal d’idées. Maintenant je travaille avec mes valeurs, celles qui me poussent à l’action et sont ma source de motivation. Je recherche un rythme de vie, je sais maintenant ce que veux. »

« Depuis 5 ans, j’ai fait beaucoup de choses différentes, et maintenant j’ai besoin de simplifier ma vie, de passer du temps sur l’eau, d’aller à l’essentiel. »

« J’ai été Manager pendant plusieurs années d’un centre commercial au Havre, j’ai du arrêter complètement de naviguer, j’étais d’astreinte H24. En bateau je suis dans un autre état d’esprit, celui de l’apaisement. J’apprécie d’être sur l’eau et de prendre mon temps. Aujourd’hui j’ai la chance de concilier bateau avec plaisir.»

TOST-Magazine-credit-Magali-Nouguier-Julie-GERECHT-Lechiagat-La-Torche-Juillet-2018-23

TOST : D’où vient ta passion pour la mer ?

«J’ai commencé à naviguer à l’âge de 7 mois 1/2. Mes parents se sont rencontrés en bateau, dans un club de croisières. Pendant mon enfance, j’habitais dans la région parisienne. On partait chaque été naviguer pendant 1 mois, je passais tous mes mois de juillet en mer. J’ai fait des croisières en Croatie, Italie, Turquie, Antilles… »

TOST-Magazine-credit-Magali-Nouguier-Julie-GERECHT-Lechiagat-La-Torche-Juillet-2018-16TOST : Que représente le bateau, la navigation pour toi ?

« Pour moi un bateau n’est pas un espace restreint mais un espace de liberté. Il y a deux mondes, le monde de la mer et de la terre »

« Enfant lors des croisières en famille, je sortais souvent du bateau pour aller vers les autres et je me faisais des amis partout, armée d’une épuisette ! J’ai appris tôt la richesse des autres et le plaisir de partager des bons moments ; avec ma famille et avec des amis d’escales. Ça fait partie de mes valeurs, la bienveillance, le plaisir de partager des moments simples. J’adorais aussi m’installer dans le balcon avant du bateau et chanter en mer. Dormir sur un bateau, c’est un grand plaisir de marin : se réveiller et entendre le bruit de la mer avec des fois des personnes qui s’activent sur le pont… 

« La compétition, c’est différent, j’y suis venue pour apprendre un maximum, pour passer le plus de temps possible sur l’eau. C’est un milieu difficile, tu traces ta route, ça marche ou pas. Tous mes projets, mes entraîneurs et mes équipiers (ères) m’ont énormément appris techniquement et humainement. »

TOST-Magazine-credit-Magali-Nouguier-Julie-GERECHT-Lechiagat-La-Torche-Juillet-2018-28

« Pour moi la navigation c’est d’être dans le lâcher-prise imposé par la nature, à chaque sortie c’est de l’expérience que j’engrange. Ma motivation intrinsèque c’est de me faire plaisir avant tout, c’est un vrai levier de choix, sur l’eau comme dans ma vie de terrienne. »

«J’essaie, je ne me mets pas de limite, je ne m’arrête pas aux jugements des personnes, j’ai appris à suivre mon instinct. Je suis de nature optimiste, s’il y a un problème, je pense à la solution qu’on va devoir trouver, ça me permet de voir le bon côté des choses, de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Je crois qu’en ayant une posture opportuniste, ça permet de saisir les occasions. »

«Je suis « agile », je supporte l’incertitude. En bateau on est parfois en mode « adaptation » à 500 % ! On fait avec ce qu’on a, on doit prendre des décisions qui peuvent ne pas plaire à tout le monde, mais au fond tu sais d’après ton expérience que c’est la bonne.»

« On doit anticiper en fonction de l’environnement, du vent, on sait que le ventl va tourner, alors on accepte d’aller dans le refus parce que derrière quand le vent tourne, on remonte vite et on « encaisse la paquet ». Quand tu vires, tu passes devant tout le monde, c’est assez jubilatoire.»

« C’est comme dans la vie parfois, il y a des moments où tout va bien, il faut en profiter sans se poser trop de questions, « rester ou se mettre dans le bon sens » et des fois où ce n’est pas top mais tu sais que le vent va tourner, il faut savoir attendre.

« Quand on navigue, on est aussi dans la gestion des risques. J’essaie toujours d’être franche, honnête et en droite ligne avec moi-même.»

TOST : 10 ans de haut niveau en voile, les Jeux Olympiques et tes études supérieures, ce fut une période intense ?»

« J’ai fait une dizaine d’années en haut niveau en voile : championnats de France, du Monde, compétitions internationales, régates, courses au large, première femme de la section voile de haut niveau, puis participation en équipage aux Jeux Olympiques de Pékin, en 2008. J’ai aussi suivi une formation en économie et en marketing et Master Sport Santé Société, spécialité préparation mentale de sportif. À un moment, j’ai voulu arrêter et privilégier la fluidité de vie, c’est le luxe pour moi, c’est un vrai choix que j’ai fait. J’étais hyper ronde dans un monde carré, c’était pas tout le temps facile à vivre. »

« J’ai beaucoup voyagé pendant cette période de sport de haut niveau, c’était intense. On partait 11 mois par an et j’étais chez moi que quelques jours, il s’est passé une année où j’étais 250 jours sur l’eau.»

«C’était beaucoup de sacrifices. Ça m’a aussi apporté beaucoup, j’ai engrangé de l’expérience, et j’ai également beaucoup voyagé, fait de belles rencontres. J’aime bien partir, voyager, rencontrer d’autres gens et cultures mais aussi revenir chez moi. Aujourd’hui j’apprécie de retrouver ma maison, de me poser et j’apprécie le calme. J’essaye de vivre à un rythme moins soutenu. »

TOST : Tu as maintenant choisi de vivre en Pays Bigouden, quelles sont tes motivations et tes projets ?

« Je m’y sens bien. C’est un coup de cœur. Parce que c’est tranquille, c’est apaisant d’avoir la nature juste à côté, le port et la proximité avec l’océan. Sentir sa présence. J’ai fait ce choix, de manière impulsive à ce moment-là. Je voulais être proche de mon travail quand j’ai voulu ouvrir le Bigouden Backpacker ; l’endroit était vraiment au delà de mes attentes : un jardin clos, le local pour les vélos, la proximité de l’océan, des plages et du port de pêche… »

TOST-Magazine-credit-Magali-Nouguier-Julie-GERECHT-Lechiagat-La-Torche-Juillet-2018-53

« Au début Léchiagat, je ne connaissais pas. J’étais d’abord venue en Pays Bigouden au phare d’Eckmühl à Penmarc’h, c’est le premier endroit où je suis allée en Bretagne, pour une classe de mer en 6° ; je me souviens aussi de Kerity où on s’était baladé. Plus tard, je suis revenue en tant que touriste dans le pays Bigouden, je connaissais quelqu’un qui venait s’y installer. C’est d’abord La pointe de la Torche qui m’a attirée ; c’est un paysage qui m’a émue, il y avait des vagues, du vent, les oiseaux. Venant de Paris, d’aller à la plage tous les jours, c’est une qualité de vie que je n’osais pas imaginer, je ne savais même pas que ça existait ! »

« Je suis complètement consciente de la chance que j’ai tous les jours. Quand je vivais au Havre, je sortais et (presque) tout le monde me connaissait. Ce que j’apprécie en vivant ici dans le Pays Bigouden, c’est de pouvoir sortir librement, d’avoir cette tranquillité, de me sentir en accord avec moi-même et celle que je suis. Le climat est aussi super agréable, il fait souvent beau et il pleut pas aussi souvent que les gens se l’imaginent. L’hiver est rude, mais j’essaie de passer un mois au chaud. »

« En parallèle du gite d’étape Bigouden Backpacker, j’ai créé l’entreprise Sea Sport Training, ici en Finistère Sud, qui valorise le formidable terrain de jeu qu’est le territoire de Cornouaille. Je skippe quelques semaine dans l’année en croisière ou en régate, je donne des cours de conduite de projets au BPJEPS à l’INB de Concarneau et j’interviens comme conseillère sportive au Pôle Course au Large de Lorient. »

TOST-Magazine-credit-Magali-Nouguier-Julie-GERECHT-Lechiagat-La-Torche-Juillet-2018-63

TOST-Magazine-credit-Magali-Nouguier-Julie-GERECHT-Lechiagat-La-Torche-Juillet-2018-69

À travers Sea Sport Training, je partage mon expérience de sportive de haut niveau en voile et de manager en proposant des programmes sur mesure pour les sportifs et les entreprises. Sea Sport Training s’appuie sur les compétences et infrastructures locales pour proposer des séminaires, stages, incentives, conférences, séjours incluant des prestations à la carte : préparation mentale et physique, coaching, diététique, récupération, cohésion d’équipe, lâcher-prise, gestion des risques, et bien sûr des activités de pleine nature dans un cadre préservé proche de l’océan sur le littoral Bigouden… J’aime travailler en équipe, de manière constructive et bienveillante.»

TOST : Cette passion pour l’océan, qu’est-ce qu’elle t’apporte ?

«J’aime être sur l’eau, je me sens trop bien en mer, si tu me dis demain tu pars vivre sur un bateau, je pars illico ! Je me sens plus à l’aise en mer que sur Terre. »

« Quand tu es skipper, tu barres ou pas, tu organises le bateau, le but est que les passagers apprennent à bord, s’entraident, s’entrainent et puissent régater. On peut faire une régate avec un skipper, c’est accessible au plus grand nombre. Des gens qui ne savent pas naviguer se retrouvent sur un départ de course et vivent des moments forts. C’est excellent de partager tout ça ensemble, c’est marquant, ça casse les barrières. »

« Je participe aussi à différents projets. Entre autre je pars chaque année au mois de Juin en Méditerranée avec une équipe de 6 skippers pour l’association « Rêves d’Enfants » qui a été créée par des étudiants d’HEC. C’est à chaque fois un moment très fort avec ces enfants en rémission de cancer à bord du bateau. On partage avec eux la vie sur le voilier, c’est une école de la vie, en mode « très intense ».  L’objectif est d’assurer la sécurité et de partager avec eux ma passion d’être sur l’eau et de les rendre heureux ; on ne fait qu’apporter une touche dans leur rétablissement mais je suis ravie d’y participer !»

TOST-Magazine-credit-Magali-Nouguier-Julie-GERECHT-Lechiagat-La-Torche-Juillet-2018-79

TOST : Quelle est ta devise ?

« Être en harmonie avec moi-même et avec la nature. »

« Un jour j’ai croisé une baleine au large du Portugal, elle a longé la coque du bateau, s’est retournée et m’a regardée. J’étais dans son monde, j’ai senti qu’elle m’observait et que je l’intriguais. J’aime me retrouver dans cette position où la nature est là, présente, omnisciente, on est simplement des invités chez elle. »

TOST : Quel est l’endroit dont tu te sens la plus proche (TOST) ?

« Je dirai l’archipel des Glénans, île de Penfret. C’est un endroit symbolique, où j’ai passé mes monitorats et beaucoup de mes vacances de parisienne. J’y ai vécu de bons moments et j’y ai de beaux souvenirs. J’y vais régulièrement. C’est un lieu magnifique, à la fois brut et sauvage où je me sens bien. Là-bas j’ai tout et j’ai rien, j’ai besoin de rien d’autre.

« À Léchiagat, je vais à la plage qui est juste au bout de la rue, je respire, je me détends, je me ressource, je  marche pieds nus  dans le sable, ça me suffit pour me sentir bien. Je me pose et j’évacue, je me sens plus légère. Ici je « m’ancre », c’est ce que je ressens en vivant ici.»

TOST : As-tu un lieu et une personne à nous recommander  ?

« Pour le lieu je recommanderai les Étocs, au large du Guilvinec et Penmarc’h. Il suffit de partir en mer, pas très loin, à une dizaine de minutes du port de Léchiagat, pour se retrouver complètement immergé dans le milieu marin, voir les animaux sauvages, les phoques, à l’état naturel et sauvage.»

« Une personne qui m’inspire : Alix Levain, c’est une de mes meilleures amies. Elle est éco-antropologue et ethnologue et chargée de recherche au Département Hommes, Natures, Sociétés du Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris. Elle étudie entre autre la prolifération des algues vertes en Bretagne et son impact sur l’environnement littoral, avec une vision sociale. Elle fait le lien entre la mer et la terre. On partage la passion pour le bateau. C’est un ange descendu sur Terre. C’est une fille ultra sérieuse et bienveillante. Elle fait des choses complexes et arrive à l’expliquer simplement avec un regard différent. C’est une personne discrète qui fait des choses extraordinaires. »

—————————————-
Sur la toile

SEA SPORT TRAINING

sea-sport-training.com

Gîte d’étape à Treffiagat-Léchiagat « BIGOUDEN BACKPACKER »

bigouden-backpacker.fr

Facebook : Bigouden-Backpacker

—————————————-
Interview & photos de Magali Nouguier
Instagram @magnoug

#TostMagazine #TostHaTost

Tiffany Brélivet, « feel good manager», chargée du bonheur au travail

Tiffany Brélivet, « feel good manager», chargée du bonheur au travail

On passe un tiers de notre temps au travail alors autant s’y sentir bien…
Depuis la révolution industrielle, le Taylorisme et « les temps modernes » de Charlie Chaplin, on peut dire qu’on a fait du chemin… Les GAFAs comme Google, l’ont d’ailleurs bien compris, elle porte une attention toute particulière au moral de ses employés et tient à leur offrir un cadre agréable, créatif et dynamique. Quittons maintenant la Californie, et prenons maintenant la direction de Locronan, qui question ambiance au travail n’a rien à envier aux start-ups de la Silicon Valley.

Tiffany Brélivet, est une « belle » personne, pétillante, rayonnante et souriante, elle m’accueille avec un large sourire et sait mettre à l’aise ses invités. Elle occupe une profession atypique et pleine de sens, encore rare en France : Chief Happiness Officer.

Sa mission : fédérer et rendre heureux au travail les salariés de l’entreprise de portails et de clôtures Cadiou implantée à Locronan depuis plus de 40 ans. Cadiou emploie aujourd’hui près 400 personnes et a toujours fait du bien-être au travail sa priorité.

En échangeant avec Tiffany, nous allons essayer de découvrir ce nouveau métier et d’en savoir un peu plus sur ce qui lui donne autant le sourire !

TOST : Peux-tu te présenter aux lecteurs de TOST ?

Tiffany Brélivet :

« J’ai 27 ans, je suis originaire de Plouguerneau dans le Finistère Nord. Il y a 4 ans j’ai suivi un master Ressources Humaines en alternance comme assistante Ressources Humaines dans l’entreprise CADIOU à Locronan. Après l’obtention de mon diplôme, Emmanuelle Legault, la directrice générale de l’entreprise, et Hervé le Bot, le directeur des Ressources Humaines, m’ont donné l’occasion de développer ma fonction sur mesure en créant le poste de Chief Happiness Officer, ou manager de la qualité de vie au travail.

Emmanuelle Legault arrive à cerner vite les gens et s’intéresse à tout ce qui pourrait contribuer positivement à la bonne marche de l’entreprise et au bien être des employés. Elle s’inspire de ce qui fonctionne ailleurs, en France ou dans d’autres pays. Elle croit en l’intelligence collective, chacun peut participer dans l’entreprise et la rendre « meilleure ». Elle a vu que j’avais beaucoup d’affect et de facilité avec le côté social dans les ressources humaines. Pendant mon alternance, j’avais commencé à organiser des événements pour rapprocher les salariés dans l’entreprise, comme l’incontournable « Goûter de Noël ». Et elle a décelé en moi des capacités à devenir « manager de la qualité de vie » chez Cadiou. C’est comme ça qu’on ma proposé ce poste.»

TOST : En quoi consiste ton métier de Chief Happiness Officer ?

« Je me préoccupe du bien-être et du bonheur des employés. Je fais partie du service Ressources Humaines, et je m’occupe également de l’accueil des salariés, la santé au travail, les relations avec l’assistante sociale. En complément je suis chargée de la qualité de vie au travail.

J’ai pour principales missions de parvenir à créer une atmosphère agréable dans l’entreprise, et instaurer un univers serein pour les collaborateurs. Je valorise les relations humaines au sein de l’entreprise. Je m’occupe de l’instauration d’une bonne ambiance de travail entre les employés.

Je veille à ce que les gens prennent soin d’eux-mêmes et maintiennent un équilibre entre leur travail et leur vie privée. On cherche également à ce que chaque salarié(e) se sente bien sur son poste, dans son équipe, et dans l’entreprise en général. De l’intégration des nouveaux jusqu’à l’animation des activités communes, j’assure la pérennisation de l’esprit d’équipe au sein de l’entreprise.

Pour cela nous suivons une culture d’entreprise, incarnée par notre Directrice Emmanuelle Legault, qui a fait du bien-être au travail une de ses priorités.

Cadiou est une entreprise familiale et certains salariés ont connu notre actuelle directrice toute petite. Son mari et son beau-frère y travaillent également. Il y a une proximité et une ambiance similaire à celle que l’on peut avoir dans une famille.

Son fondateur, Ronan Cadiou a comme devise : « quand on travaille pour une entreprise il faut y être heureux. La richesse de Cadiou, c’est son personnel.» On peut dire qu’ici le bien-être au travail, se transmet de génération en génération, et fait parti de l’ADN de Cadiou. »

TOST : Concrètement, comment est-ce que tu t’y prends pour y parvenir ?

« Je veille à l’épanouissement des salariés, à soigner leur cadre de travail et rendre l’entreprise plus attractive. Faire le bien autour de soi tout en allant au travail, c’est très agréable. Je reste accessible et ouverte, ils me font confiance.

Concrètement, chaque année je prends un calendrier et choisis les dates et moments importants de chaque mois, comme la chandeleur, la journée de la femme…J’essaie de garder un effet de surprise, et de renouveler les événements, en proposant des actions différentes chaque année.

Par exemple l’année dernière nous avons fêté la galette des rois, et cette année nous avons préféré la chandeleur. De sorte à ce qu’il n’y ait pas de monotonie, pour garder l’effet de surprise. »

TOST : Quelles sont les principales actions que tu as mis en place ?

« On a mis en place une action comme le don du sang, ça a été très positif. Le discours était « on a pas le temps de le faire en dehors du travail », et on a offert aux salariés la possibilité de donner leur sang sur leur temps de travail. Cette action a été bien suivie, et les salariés ont été reconnaissants que nous leur permettions de le faire sur place et de leur offrir du temps pour donner leur sang. Lors de La semaine du développement durable nous avons proposé des fruits à tout le monde.

Nous sortons aussi de l’entreprise, comme lors des opérations de ramassage des déchets, sur les plages autour de Locronan, comme à Plonévez Porzay ou Plomodiern. Un samedi matin, les salariés viennent en famille avec leurs enfants ramasser les déchets puis nous pique-niquons tous ensemble. L’année dernière il y avait une cinquantaine d’inscrits.

Nous organisons également la « journée des enfants », ils peuvent venir visiter et découvrir l’entreprise où travaille leurs parents. On explique aux enfants comment fonctionne l’entreprise et ils peuvent voir en quoi consiste le métier qu’exerce leur mère ou père. Les enfants sont fiers de voir que leur parent joue un rôle dans l’entreprise, c’est valorisant. Cela leur permet également de découvrir le monde du travail. Puis nous terminons la visite avec un goûter convivial (et des bonbons !).

En début d’année, Cadiou a mis en place une salle de Gym et de musculation. Une coach sportive, Valérie, vient donner des cours entre midi et deux chaque lundi et jeudi. Le vendredi c’est un salarié qui a pris l’initiative de proposer des séances de yoga et relaxation. Ils vont même parfois à la plage.

Lors de la journée de la femme nous avons offert une rose à toutes les salariées, elles étaient émues et touchées par ce geste. Il y a eu un retentissement important, ce fut une journée forte en émotion.

Je sais que j’ai beaucoup de chance de faire ce métier, c’est très plaisant tout en donnant beaucoup d’investissement personnel.

Ces moments sont importants car ils permettent de créer du lien entre les salariés, ils sont ouverts à tous, il n’y a pas de différence entre les personnes, qu’elles soient en CDD, CDI, intérim, stage, un ouvrier peut partager ces moments avec un cadre ou responsable. »

TOST : Constates-tu un réel impact sur l’entreprise et sur le bien-être des salariés ?

« Souvent des clients ou partenaires qui viennent ici pour la première fois, sont surpris qu’on puisse entendre les employés qui rigolent, sourient, et sont heureux de travailler.

C’est positif. Depuis 2 ans nous observons très peu de turn over, les gens veulent rester, il y a une très forte valeur marque employeur. Beaucoup veulent rester après leur mission en intérim par exemple. On reçoit des candidatures venant de l’entourage et de connaissance des salariés, ce qui veut dire qu’ils en parlent de manière positive à l’extérieur. En effet, force est de constater qu’un salarié heureux est plus efficace et motivé. La prospérité de l’entreprise est la preuve que cela fonctionne.

Des outils collaboratifs sont proposés comme l’application google plus et klaxoon. Il y a un site web de réservation où les salariés peuvent s’inscrire aux activités proposées dans l’entreprise. Chaque salarié a aussi son adresse email personnelle pour être au courant des nouveautés de l’entreprise, voir les photos des chantiers avec les portails posés, ou encore le « bon coin » Cadiou. C’est une forme de reconnaissance.

Il y a également une plateforme « intranet » où les salariés peuvent poster leurs photos des chantiers et gardes-corps posés, cela permet aux ouvriers de voir en situation réelle les gardes-corps et portails qu’ils ont fabriqué, c’est la finalité de leur travail. Cela donne un sentiment de satisfaction aux salariés, et donne du sens à ce qu’ils font. Les salariés témoignent de la reconnaissance, ils publient des photos et me disent merci. Sur les réseaux sociaux ils leur arrivent aussi de reposter les publications de Cadiou sur leur compte personnel.

Les salariés s’impliquent et sont forces de propositions. Nous avons créé les « trophées des initiatives », cela permet aux salariés de proposer une idée, de monter le projet en équipe et de le présenter à un jury si il est sélectionné. Les inscriptions sont ouvertes à tous pendant 1 mois. Il y a des thèmes comme le développement durable, la qualité de vie au travail.

Le projet retenu est ensuite réalisé par l’entreprise. Suite à ce trophée, remporté par une équipe, une usine de thermolaquage est désormais opérationnelle, cela permettra de diminuer les déplacements, de gagner du temps et de monter en compétence. C’est une fierté pour eux de voir que leurs idées sont prises au sérieux et mises en application.

Nous éditons également le magazine « Demain » qui a pour but de mettre en lumière les initiatives prises par chacun et de donner la parole à tous les salariés (NDLR le « magazine TOST » interne !-). »

TOST : Sais-tu quel est l’origine de ce métier et quelle sera son évolution ?

« Le Chief Happiness Officer est un poste qui a vu le jour dans le monde des start-ups il y a une dizaine d’années. Plus récemment ce métier s’est fortement développé en Europe, surtout dans les pays scandinaves, ils sont souvent en avance sur nous en ce qui concerne le bien-être au travail. On laisse aussi là-bas plus de place à la créativité. Depuis, les entreprises et grands groupes ont saisi l’enjeu du bonheur en entreprise et ont commencé à recruter des CHO. Inculquer plus de bienveillance au sein des entreprises en France est assez nouveau comme forme de management.

Nous cherchons à ce que les salariés soient de plus en plus investis dans la vie de l’entreprise. Ils y passent beaucoup de temps, c’est important qu’ils s’y sentent le mieux possible. Certainement, d’autres entreprises et organisations vont aussi créer des postes de responsable qualité de vie ou chief happiness officer, car les résultats sont positifs à tout point de vue, d’abord pour le salarié lui-même, puis ses collègues et collaborateurs, mais aussi auprès des partenaires et l’image de marque que renvoie l’entreprise auprès de ses clients et partenaires.

Quand je me déplace, j’explique en quoi consiste mon métier aux autres personnes que je rencontre, ça leur permet de comprendre mon rôle, cela devient plus concret à leurs yeux et leur donne également des idées. C’est un métier en plein essor, qui va évoluer, et prendre de plus en plus de place dans les entreprises. »

TOST : As-tu une devise ?

« Faites-le bien par petit bout là où vous êtes ; car ce sont tous
ces petits bouts de bien, une fois assemblés, qui transforment le monde. »
Desmond Tutu

« C’est plus facile de faire le mal que le bien autour de soi. Ça demande de l’énergie d’être positive, on a tous nos problèmes, mais on mérite le respect, je trouve ça important. »

TOST : Quel est l’endroit dont tu te sens la plus proche, de quoi te sens-tu « TOST » ?

« Je vais facilement à la plage de Kervel, à 5 minutes de Cadiou. Souvent à midi, nous allons y pique-niquer. C’est très agréable de pouvoir faire cette coupure au bord de la mer les pieds dans le sable et de s’accorder une parenthèse où l’on peut se « reconnecter » à la nature. C’est ressourçant.

J’ai grandi au bord de la mer (NDLR à Plouguerneau), j’aime être assise sur le sable et la regarder. C’est aussi ma source de motivation.

J’habite sur Quimper, et j’aime aller « prendre l’air » à Bénodet, Sainte Marine, l’île Tudy. J’adore le « Sans-Souci » à Bénodet sur le front de mer, ou bien encore le « Café de la Cale » à Sainte Marine. J’y vais avec mes amis, quand on est assis en terrasse devant l’océan, on se pose et on oublie tout. Ça m’arrive aussi faire de la randonnée en bord de mer. »

————————

Site web : www.cadiou.bzh

Page Facebook :  GroupeCadiou

Interview & photos Magali Nouguier

#TostMagazine #TostHaTost

TOST, le magazine

[vc_row][vc_column][vc_column_text]

 TOST C KI C KOI ?

Nous sommes des finistériens de coeur, et nous voulions nous rapprocher de vous, d’eux et des autres…

Magali Nouguier , Elfenn QuemenerGuillaume Prié

TOST (Proche de)

C’est comme ça qu’est né tout simplement le magazine TOST, l’idée simple de venir vers vous et de se sentir proche de celles et ceux, des lieux et objets authentiques qui font le Finistère…

TOST HA TOST (côte à côte)

A travers des reportages, des articles, photos et vidéos nous raconterons votre histoire et leurs histoires pour vous faire découvrir, pour aller à la rencontre, pour comprendre et partir à l’aventure et révéler la singularité de ce(eux) qui font le Finistère.

Allez venez, embarquez sur TOST avec nous !

#TostMagazine #TostHaTost

©TOST magazine • Finistere • La Torche - Plomeur • Credit photo ©Magali Nouguier

©TOST magazine • Finistere • Tronoën – St Jean de Trolimon • Credit photo ©Magali Nouguier

 [/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]